Marcel Schwob, né à Chaville (Seine-et-Oise, aujourd'hui Hauts-de-Seine) le 25 août 1867 et mort à Paris le 26 février 1905, est un écrivain français — conteur, poète, traducteur, érudit — proche des symbolistes.
Marcel Schwob naît dans une famille de lettrés ; son père, George Schwob, était un ami de Théodore de Banville et de Théophile Gautier tandis que sa mère, Mathilde Cahun, appartenait à une famille d'intellectuels juifs originaires d'Alsace.
Au moment de la naissance de Marcel, la famille Schwob revient d'Égypte où George était chef de cabinet du ministre des Affaires étrangères. Au début de la IIIème République, les Schwob sont à Tours où George dirige Le Républicain d'Indre-et-Loire. En 1876, il prend à Nantes la direction du quotidien républicain Le Phare de la Loire ; à sa mort en 1892, c'est son fils aîné Maurice, né en 1859, qui lui succèdera.
Le premier article de Marcel Schwob est publié dans Le Phare en décembre 1878, un compte-rendu de lecture d'Un capitaine de quinze ans. En 1878-79, il est élève de sixième au Lycée de Nantes et obtient le 1er Prix d'excellence. Il passe directement en quatrième où il n'a plus que le 6ème accessit d'excellence (2ème prix de version grecque) ; en troisième, il est 2ème prix d'excellence (1er prix de composition française et d'anglais). En 1881, IL est envoyé à Paris chez son oncle maternel Léon Cahun, bibliothécaire en chef de laBibliothèque Mazarine, afin de poursuivre ses études au lycée Louis-le-Grand, où il se liera d'amitié avec Léon Daudet et Paul Claudel1. Il développe un don pour les langues et devient rapidement polyglotte. En 1884, il découvre Robert Louis Stevenson, qui sera un de ses modèles.
Il échoue au concours d'entrée de l'École normale supérieure, mais est reçu premier à la licence ès lettres en 1888. Il échoue de nouveau à l'agrégation en 1889. Il choisit alors une carrière d'homme de lettres et de journaliste, collaborant au Phare de la Loire, à l'Evénement, à l'Echo de Paris. Il dirige le supplément littéraire de ce journal, où il introduit Alfred Jarry en 1894 (Ubu roi, en 1896, lui est dédicacé). Il fréquente Paul Valéry, André Gide et Colette.
Il se passionne également pour l'argot, et notamment pour le langage des coquillards utilisé par Villon dans ses ballades en jargon : contrairement à l'opinion répandue à l'époque (et qui avait été celle qu'avait développée Victor Hugo dans les Misérables), Schwob considère que l'argot n'est pas une langue qui se crée spontanément, mais qu'il est en réalité un langage artificiel et codé1.
Il commence à publier des séries de contes, à la limite du poème en prose, où il crée des procédés littéraires qui seront repris par d'autres ultérieurement. Ainsi Le Livre de Monelle, en 1894, annonce Les Nourritures terrestres d'André Gide (Marcel Schwob lui en voudra pour cela) ; La Croisade des enfants, l'année suivante, annonce William Faulkner dans As I Lay Dying ; Borges aussi lui avouera une grande dette.
En 1900, il épouse l'actrice Marguerite Moreno, l'amie de Colette, qu'il a rencontrée en 1895 et qui avait pour lui une affection particulière. Leur franche camaraderie était un mélange d'humour et de rosserie. Elle notera dans Mes apprentissages : « Le plus menaçant visage qui pût couvrir, comme un masque de guerre et d'apparat, les traits mêmes de l'amitié ».
La santé de Marcel Schwob est des plus mauvaises. Il tente de fuir son destin en voyageant, à Jersey et, d'octobre 1901 à mars 1902, à Samoa, là même où Stevenson avait fini sa vie. Un peu à la manière des enfants de cette Croisade, qui furent massacrés avant d'atteindre le tombeau du Christ. Marcel Schwob a cependant le temps de revenir en France, terminant sa vie en reclus, laissant une œuvre inachevée.
Il meurt d'une grippe le 26 février 1905, à l'âge de trente-sept ans1. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse.
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