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La mariée et le cadi Un homme qui allait à son travail, trouva Aïcha assise sur son chemin. Elle se tient au bout de la rue ! Le soir même, quand il rentra chez lui, il pria sa mère de demander la main de cette jeune fille. Le lendemain en partant pour son travail, il retrouva la jeune fille au même endroit. Il se tinrent les mêmes propos que la veille. Il rebroussa chemin pour rentrer chez lui. - Mère, allume donc ! N'ayant rien perdu de cette conversation, Aïcha repartit discrètement. Le soir, il rentra chez lui, plus résolu que jamais à épouser cette jeune fille. Et il persuada sa mère d'aller demander sa main. - Qui est là ? demanda celle-ci de l'intérieur. La mère entra et demanda à la jeune fille : La mère ne comprit rien à ce discours énigmatique, et s'en alla rendre compte a son fils qui lui expliqua : - La rose rouge, c'est sa virginité, sa mère est allé accouché une femme et son père est allé a un enterrement. Il tenait absolument à épouser Aïcha, et peu de temps après, on lui accorda sa main. Un mois plus tard, le mariage fut célébré. - Bonjour, la mariée, dit la jeune fille. La jeune fille alla en pleurant se plaindre à sa mère, qui décida « d'aller voir ça » avec ses nombreux enfants. - Bonjour la marié ! La dame révoltée, s'en alla se plaindre à la maîtresse de maison, qui décida d'aller vérifier la véracité des faits. - Bonjour la mariée, dit-elle, il paraît que tu as… La dame horrifiée, courut vers le mari de Aïcha qui vint à son tour : - Bonjour la mariée, dit-il. Elle lui répondit par une grossièreté énorme. - Par Dieu, s'enflamma-t-il, tu ne passeras plus une seule nuit sous mon toit ! Quand tout le monde repartit, le cadi arrêta Aïcha : - Donne ! Et elle s'en alla, cherchant, cherchant … ---- La femme enceinte Aïcha trouva un jour un homme en train d'emménager dans une nouvelle demeure. Elle se donna aussitôt l'apparence d'une femme enceinte en remplissant sa robe de toutes sortes de chiffons, et se joignit aux femmes qui aidaient l'homme à installer ses effets... L'emménagement fini, elle prit place sur l'unique chaise de la maison, à l'unique table. L'homme qui était pieux et honnête, la prît pour l'une des nombreuses voisines qui l'avaient si aimablement aidé, et n'osa rien lui demander, hormis son nom. «Je m'appelle You-Youtez (Welwlou : faites des youyou), dit elle.» Elle resta assise si longtemps, que l'homme, térassé par la fatigue, s'endormit profondément. Elle déménagea alors tous les meubles de la maison, ne lui laissant que la natte sur laquelle il dormait. Le lendemain, très tôt, l'homme sortit de sa maison affolé, appelant : «Youyoutez ! Youyoutez ! (Welwlou ! Welwlou !)» Aussitôt, les voisines se mirent à pousser de stridents youyou. «Je vous dit Youyoutez !» s'énerva-t-il. Leurs youyou redoublèrent de stridence. «Mais enfin, dit-il, je cherche Youyoutez ! la femme enceinte qui m'a aidé hier ...» «Mais, répondirent les femmes, nous l'avions prise pour ta femme ! Et nous pensions que tu nous demandais de faire des youyou parce qu'elle a accouché pendant la nuit !» ---- L'héritage Aïcha trouva un jour un homme qu'elle persuada de la prendre pour épouse. Il la prit pour femme. Quelque temps plus tard, toute la famille fut invitée à une fête. Aïcha refusa d'y aller, affirmant qu'elle n'était pas femme à parader dans les fêtes, mais au contraire, une femme «de foyer», «d'intérieur»... Mais ils insistèrent tellement qu'elle accepta des les accompagner à condition toutefois, qu'elle revienne avant eux pour s'occuper de la préparation du repas. Ils partirent donc pour la fête, ne laissant à la maison que leur vieille mère. Aïcha revint bientôt et mit une grande marmite de tripes sur le feu. La vieille femme entra aux toilettes. Aïcha la suivit avec les tripes bouillantes et les lui fourra de force dans la gorge. La vieille femme hurla, hurla et mourut. Quand le reste de la famille rentrea de la fête, on s'enquit de la vieille mère. - Je ne sais pas où elle est, dit Aïcha, je l'ai vu par là tout à l'heure, mais j'étais trop occupé par le ménage, le repas... Ils cherchèrent dans toute la maison, et trouvèrent enfin, horrifiés le cadavre de leur mère gisant dans les toilettes, la bouche débordant de tripes. - Chuuuuut ! chuuuuut ! leur intima Aïcha, taisez-vous ! Silence ! silence, vous allez attirer la honte sur nous ! Elle a volé les tripes du repas pour les manger. Silence, que les gens n'apprenent pas la vérité ! la honte est sur nous ! Ils se turent et enterrèrent leur mère dans la plus grande discrétion. Morte en tombant, morte en tombant. Bientôt la famille dût repartir assister à une autre fête de mariage et Aïcha resta seule avec son vieillard de beau-père. Elle prit sept bâtons très flexibles et commença à lui fouetter sauvagement la langue. Les sept bâtons y passèrent et la langue du vieillard ne fut bientôt qu'un lambeau de chair informe et sanguinolant. - Qu'est-il arrivé ? Qu'y-a-t-il ? s'affolèrent les membres de la famille à leur tour. Le père fixait alors Aïcha, la montrait du doigt et se mettait à bredouiller et à baver. - Il vous dit qu'il va mourrir et qu'il veut que tous ses biens me reviennent à moi, Aïcha ! Mais, et sa langue... sa langue ! ? - Est-ce que je sais, moi, ce qui est arivé à sa langue ! Le vieillard se mettait à gigoter de plus belle, l'accusant du doigt. - Voyez ! Voyez vous-même ! Il insiste pour me désigner comme seule et unique héritière. Il veut que vous inscriviez tous ses biens, tout ce qu'il possède à mon nom. Ce qui appartient à Dieu revint à Dieu ; il mourut et Aïcha hérita de tous ses biens. --- Bezghètchine Un jour Aïcha rencontre un vieillard. - Epouse-moi ! lui dit-elle, épouse-moi, et tu retrouveras ta jeunesse ! Il finit par se laisser tenter, et elle l'emmena au bain maure, où elle fit raser barbe et moustache. - Quel est ton nom ? demanda-t-il. Il se déshabilla, et entra au bain. Aussitôt, elle prit tous ses habits et s'en alla furtivement. Il termina bientôt son bain et appela «Bezghètchine» pour qu'elle lui donne ses vêtements. Personne ne répondit à l'appel de ce nom, sauf le tenancier du bain qui demanda : - Que veux-tu ? Il rentra finalement chez lui, mais dès qu'il franchit le seuil de la maison, ses brus, affolées, s'écrierent à sa vue : - Oh ! mon Dieu ! Quel est cet étranger qui viole l'honneur de notre demeure ? ! Il se fit reconnaître et expliqua à sa famille qu'il avait été victime d'une «garce». |
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- FIN -
Biographie et autres contes de Tradition Orale. Pays : Arabe | Corriger le pays de ce conte.Mots-clés : Aïcha | cadi | enceinte | héritage | jeunesse | langue | mariage | marié | tripe | youyou | Retirer ou Proposer un mot-clé pour ce conte. Proposer un thème pour ce conte. Signaler que ce conte n'est pas dans le domaine public et est protégé par des droits d'auteurs. © Tous les contes | Hébergé par le RCQ.
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