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Il est bon quelquefois d’être sourd. Nous sommes en 1777 – l’année même de l’établissement de l’imprimerie française à Montréal, – c’est-à-dire quatorze ans depuis la conquête de ce pays par les Anglais – et à la veille de la pleine lune de décembre, en tirant vers Noël. Voilà pour la date aussi exacte, aussi précise qu’a pu se la rappeler le héros même de ce récit, un aimable et vigoureux vieillard de quatre-vingts ans, qui n’avait jamais fait de philosophie, mais dont la mémoire et la science historique se passaient très bien des registres de la Chine et de beaucoup d’autres. Voici maintenant pour la température ; car il est tout à fait important de ne rien omettre, même dans un conte. Nous déclarons donc solennellement que la soirée où s’ouvre cette histoire, il fait un temps affreux, abominable, une horreur de temps ; il fait, en un mot, une de ces effroyables tempêtes de neige qui donneraient à croire que la fin du monde est proche. Avec votre permission, lecteur, nous allons, à l’instant, vous crayonner en quelques lignes, le portrait – d’après nature – de l’acteur principal des scènes comiques, drolatiques et très véridiques qui vont suivre. Il s’appelait Fortuné-Désiré-Honoré Bellehumeur dit Sans Chagrin. D’une stature imposante, et carré à proportion, M. Fortune Bellehumeur aurait figuré avec avantage au premier rang d’une de nos compagnies de milice. C’est assez dire qu’il était bel homme. Malheureusement l’ensemble de sa physionomie était quelque peu gâté par un nez pyramidal, gigantesque, impossible, couvrant une partie de son visage d’une ombre éternelle. Mais hâtons-nous de dire que ce léger défaut était racheté par un front large et élevé sur lequel croissait une forêt de cheveux longs et bien plantés, toujours soigneusement entretenus, et que M. Fortuné Bellehumeur se ramenait gracieusement au milieu du dos pour en former, suivant la mode d’alors, une queue invariablement ornée d’un ruban rose, avec une coquetterie toute féminine. Je m’aperçois que je n’ai pas encore dit un seul mot des yeux de M. Fortuné, – ces deux miroirs de l’âme, suivant la psychologie. M. Fortuné Bellehumeur avait les plus beaux yeux du monde, très vifs, pétillants d’esprit et de malice. Le fait est qu’il aurait pu en revendre au procureur le plus madré, le plus subtil et retors de son temps ; ce qui, soit dit entre parenthèse, lui servait infiniment dans son commerce assez étendu de fourrures. Ajouterais-je, chers lecteurs, que M. Bellehumeur était toujours mis avec une certaine recherche, quoiqu’il frisât la quarantaine ? Mettons-lui, pour ce soir, un de ces habits à larges basques, avec des poches comme des gouffres, tels qu’en portent les marquis et les docteurs de comédie, une veste très longue, des culottes courtes en velours noir, une belle et bonne paire de grandes bottes, chaussure si propice pour un pareil temps, et vous pourrez vous faire une idée assez exacte de ce qu’était, en l’an de grâce 1777, à la veille de la pleine lune de décembre, M. Fortuné Bellehumeur. Si ma mémoire n’est pas trop infidèle, je crois me rappeler qu’Horace a dit quelque part : ...Pictoribus atque petis Ce qui, traduit en langue vulgaire, signifierait que les conteurs ont le droit d’aller aussi vite que le télégraphe. Nous allons donc transporter, d’un trait de plume, à quinze ou vingt milles d’ici, entre Saint-Sulpice et Repentigny, au beau milieu du chemin du roi Georges III, le même qui fut forcé de reconnaître l’indépendance des États-Unis six ans plus tard, – c’est-à-dire en 1783, – et nous retrouverons, à quatre heures et quarante-sept minutes du soir, M. Bellehumeur dit Sans Chagrin en très mauvaise humeur, et pestant contre la neige, contre le vent, contre les chemins, contre sa jument et enfin contre lui-même. * * * – Par saint George ! grommelait entre ses dents M. Fortuné Bellehumeur, tout en ramenant par-dessus sont nez interminable l’épaisse fourrure de son capot et en se renfonçant dans ses robes de buffle, qu’avais-je besoin de quitter si tôt la Claire Fontaine, à Lavaltrie, où j’aurais vécu comme un coq en pâte jusqu’après cette tourmente ?... Bon ! voilà encore un tourbillon de neige qui me bouche l’œil droit et me ferme l’œil gauche... Pour peu que cela continue, je vais devenir aussi aveugle que le chantre de l’Iliade ou l’infortuné Bélisaire... Allons, voilà que je commence à rouvrir les yeux et cependant je n’y vois goutte !... Et dire qu’à l’heure qu’il est, au lieu de me faire cahoter et rompre les os, il n’aurait tenu qu’à moi de demeurer mollement étendu sur un sofa... Ah ça ! mais il y a donc des appartements à louer dans le chemin du bon roi Georges III !... Quelle route et quel temps !... Pour un rien je me laisserais dégringoler au bas de la côte, et j’y attendrais patiemment le retour du soleil et d’un zéphyr moins impétueux, tapi dans la neige comme un ours blanc... Tandis que M. Fortuné se livrait à ce monologue, il lui sembla apercevoir tout-à-coup, au détour de la route, une brillante illumination, apparaissant au sein de la nuit, à quelques arpents devant lui. C’était l’auberge du Lion d’or, située à mi-chemin entre Saint-Sulpice et Repentigny, et dont les touristes peuvent encore, à l’heure qu’il est, voir les ruines imposantes sur l’ancien chemin du roi. – Allons, la Grise ! fit-il en allongeant un vigoureux coup de fouet à sa jument, allons... encore un bon coup de collier, et dans cinq minutes je te promets de l’avoine à pleine mangeoire et du repos jusqu’à demain. Quelques moments après, M. Fortuné Bellehumeur arrêtait sa carriole devant l’Hôtel du Lion d’or, tenu par M. Sagamité, et son oreille n’était pas médiocrement flattée d’entendre s’échapper de l’intérieur, malgré le sifflement de la tempête, les sons joyeux du violon se mariant au bruit du tambourin. Ah ! ah !... il paraît qu’il y a noces et festins céans, nous voilà bien arrivé, pensa M. Bellehumeur en se hâtant de mettre son cheval dans l’écurie ; entrons, et vive la joie !... * * * Mais comme la plupart des joies d’ici-bas, hélas ! cette joie que M. Fortuné se promettait d’avance menaçait d’être courte, s’il faut en juger d’après les premières paroles qu’il échangea avec l’hôtelier : – Monsieur,... je n’ai pas l’honneur de vous connaître, se mit à dire M. Sagamité avec le ton d’un homme convaincu de son importance, mais je suis désolé du contretemps. Nous marions aujourd’hui M. Romulus Plumitif, le fils unique de M. César Auguste Plumitif, qui est proche parent du frère à l’oncle de M. notre curé, avec mademoiselle Prudence-Perpétue-Félicité Beaubec, et je vous garantis qu’il est impossible que vous vous arrêtiez ici. Ce sont des gens qui font bien les choses ; ils ont retenu toute la maison. Vous voyez bien, monsieur, qu’il m’est impossible de vous recevoir. Ma bonne vérité, je ne crois pas qu’il me reste assez de place pour cabaner un chat de deux mois... Eh quoi ? pensait M. Sagamité, dont la figure passait, en ce moment, par toutes les gradations d’un simple étonnement à un hébétement profond ; eh quoi ? est-ce que ce grand diable d’homme est sourd ?... – Où est la salle à manger ?... répétait M. Bellehumeur d’une voix de tonnerre. Où est-elle cette salle à manger ?... Et saisissant en même temps M. Sagamité d’un bras d’Hercule et le faisant pirouetter deux fois sur lui-même, M. Bellehumeur se précipita dans la cuisine, se promettant bien de soutenir son rôle de sourd jusqu’au bout. Puis, M. Fortuné Bellehumeur se redressant de toute sa hauteur dans une attitude qui ne manquait pas de majesté, étendit les deux mains au-dessus de la tête de l’hôtelier, comme pour le bénir, et lui débita le discours suivant d’un ton cadencé et solennel, mais si rapide que M. Sagamité ne put placer un seul mot : – Je vois avec plaisir, M. Sagamité, que votre cuisine est parfaitement tenue. Je dirai plus... par la variété des mets que vous faites cuire, il m’est évident, clair et patent, manifeste et visible, c’est-à-dire hors de tout doute possible, présent et à venir, que vous avez à cœur de plaire à tous les goûts. En effet, de gustibus non est disputandum ; ...tot capita tot sensus... ce qui signifie clairement que chacun n’a pas le même appétit, ou bien que tout le monde n’aime pas le veau. Je remercie aussi le saint patron des voyageurs de m’avoir conduit, ce soir, sous votre toit hospitalier où vous tenez toujours, – avec une prévoyance au-dessus de tout éloge, – des chambres en réserve pour les voyageurs attardés, ce qui peut arriver à tout le monde, et de cette manière vous réduisez à néant, vous pulvérisez, vous annihilez ce déplorable proverbe que tous les gens qui voyagent ont en horreur : « tardèvenientibus ossa. » – Monsieur ! il ne s’agit pas de tout cela, cria M. Sagamité d’une voix perçante ; je vous dis et je vous répète qu’il n’y a pas de place ici pour vous. Et M. Fortuné Bellehumeur se dirigeait vers la salle de danse, quand maître Sagamité laissant précipitamment dindes et broches, courut se suspendre à la queue et aux basques de l’orateur, lui criant à travers les oreilles, de toute la force de ses poumons : – On n’entre pas ici !... Ma maison a été retenue en entier pour la noce à M. Romulus Plumitif et mademoiselle Prudence-Perpétue-Félicité Beaubec... et pour leurs parents et amis... et pour les amis de leurs amis. * * * Le violon venait de donner son dernier coup d’archet, lorsque M. Sagamité, le visage outrageusement barbouillé de sauce et de suie, fit irruption dans la salle, et d’une voix étranglée par la colère et l’indignation se mit à beugler en apostrophant chacun des invités par ses noms et prénoms, à la façon des héros d’Homère : M. Romulus Plumitif ! Je vous prends à témoins que ce grand homme qui se chauffe contre la grille est entré ici malgré moi... et que je lui ai déclaré que vous étiez une société privée,... et qu’il n’a voulu entendre ni hue ! ni dia !,... vu qu’il est affreusement sourd... Essayez vous-même de lui parler, vous aurez peut-être plus de chance que moi !... Une immense stupéfaction accueillit ce discours, pendant lequel chacun s’était assis, mais bientôt un silence profond, solennel, se répandit dans toute l’assemblée. Tous les yeux s’étaient fixés sur M. Fortuné Bellehumeur, qui, le dos tourné au feu, les jambes et les basques écartées, avait un faux air du colosse de Rhodes, et continuait à promener, du haut de sa grande taille, sur tout l’auditoire étonné, un regard paternel empreint d’une bienveillance sans bornes et d’une exquise courtoisie. * * * Il y avait déjà trois minutes et quarante-cinq secondes que durait ce silence profond pendant lequel on aurait pu entendre le vol d’une mouche, quand M. César Auguste Plumitif père, s’armant de tout son courage, se décida à se lever, et marchant douze pas en cadence du côté du feu, vint s’arrêter, à une distance respectueuse, en face de M. Fortuné ; puis, se levant sur ses pointes, lui tint à peu près ce langage, d’une voix légèrement émue qu’il cherchait à rendre aussi forte que possible, en se faisant un porte-voix avec les deux mains, comme s’il se fût agi de héler un navire voguant à grande distance : – Monsieur est assurément un étranger, certainement ?... Mais M. Fortuné Bellehumeur ne répondit pas plus qu’une souche. – Je gagerais, en vérité, que monsieur est un étranger ?... continua M. César Auguste, avec plus d’assurance, en haussant le volume de sa voix. Nouveau silence. Cette fois, M. César Auguste se mit à crier de toutes ses forces : – Je gagerais bien un louis que monsieur n’est pas du pays ? M. Fortuné feignant enfin de s’apercevoir qu’on lui parlait, répondit tout à coup d’une voix à casser les vitres : – Mon défunt père Machabée-Timothée-Barnabé Bellehumeur dit Sans Chagrin, commerçait dans les peaux, et depuis vingt ans, je fais comme lui, pour vous servir. Ah ! quel nez ! ah ! quel nez... Lecteurs, si vous n’êtes pas condamnés à entendre cette effroyable chanson, rendez-en grâces à ce pauvre M. Sagamité qui avait profité de cet intermède comique pour se débarbouiller, donner un dernier coup d’œil à la table et finalement venir annoncer que le souper était servi. * * * C’est ce qu’attendait avec une vive impatience M. Fortuné Bellehumeur. Sans demander la permission à personne, il alla présenter son bras à Mlle Torticoli, d’une façon fort civile ; mais avant quelle fût revenue de sa surprise, il l’avait transportée au bout du poing, comme une plume, dans la salle du festin. L’assistance n’avait pas encore pris place que déjà M. Bellehumeur s’était emparé de la soupière et offrait la soupe aux convives d’une manière vive et dégagée, opération fort délicate qu’il termina en ayant soin de ne pas s’oublier. M. Fortuné Bellehumeur mangea donc comme quatre et but à l’avenant, ce qui ne l’empêcha pas de commettre des coq-à-l’âne et des quiproquo invraisemblables pour le plus grand plaisir de l’aimable société. Celle-ci pourtant ne pouvait pas lui pardonner tout à fait une intrusion aussi inqualifiable. * * * Cependant l’archet et le tambourin avaient attaqué de nouveau leurs notes les plus vives et les plus dansantes. M. Fortuné Bellehumeur était trop galant pour ne pas prier Mlle Torticoli de lui faire l’honneur d’un menuet. M. Fortuné Bellehumeur dansa donc avec Mlle Torticoli, et profita habillement du tohu-bohu et de la confusion de la danse suivante pour disparaître complètement à tous les regards. * * * Or donc, chers lecteurs, pendant que la noce dansait, piétinait, trépignait et se trémoussait dans le grand salon du Lion d’Or, M. Fortuné Bellehumeur avait tranquillement enfilé l’escalier ; et la première chose qui frappa sa vue, en arrivant sur le palier du premier étage, fut une chambre à coucher assez spacieuse et d’apparence très confortable, dans laquelle pétillait un bon petit feu de grille. M. Bellehumeur y entra, et après avoir poussé le verrou, s’y installa comme s’il n’en avait jamais eu d’autre de sa vie. – Ah ! brigand de Sagamité ! tu me disais effrontément que tu n’avais pas de coin pour loger un chat de deux mois,... et tu possèdes des appartements comme celui-ci !... Un lit princier !... Des chaises et des fauteuils rembourrés ! Un tapis qui donnerait envie à se coucher dessus, n’était le duvet de ce matelas !... Scélérat, va !... Voyons, tirons ce fauteuil et causons un peu avec nous-même, c’est encore le plus sûr moyen d’avoir toujours raison et de ne point se contredire. Sur ce, M. Fortuné Bellehumeur poussa en face du feu un vaste fauteuil de cuir, s’y laissa choir de tout son long, et les pieds solidement appuyés sur les chenets, déboutonna sa veste et se mit à rêver et à débiter tout ce qui lui passa par la tête, à propos des heureux époux qu’il venait de contempler. I. Le mariage est une loterie, et il n’est pas donné à tout le monde de tirer un bon numéro. M. Fortuné Bellehumeur en était peut-être à son centième paradoxe, lorsqu’un bruit de pas général dans l’escalier l’avertit que la noce allait se coucher. Bientôt, en effet, elle se trouva réunie toute entière sur le palier, et M. Fortuné eut la bonne fortune d’entendre ce qui suit : – Bonsoir, madame Romulus Plumitif... Enfin, il ne resta plus sur le palier que M. Plumitif père avec son épouse et M. Sagamité. Bientôt, M. Fortuné Bellehumeur entendit, avec une joie féroce, que l’on tâtonnait et qu’on grattait à sa porte... puis une clef joua dans la serrure et essaya, mais en vain, de l’ouvrir, pendant quelques instants. – Dépêchez-vous donc, M. Plumitif, disait madame Plumitif, ouvrez donc... vous me faites geler... Mais M. Plumitif avait beau s’efforcer d’ouvrir la porte, la porte ne s’ouvrait pas... M. Plumitif père allait donner la clef à son épouse, quand une voix forte et menaçante, partant du fond même de la chambre, prononça ces mots : – Par tous les cent diables d’enfer ! y aurait-il des Bostonnais dans l’établissement ? Et M. Sagamité se mit à crier, par le trou de la serrure, de toute la force de ses poumons : – M. Bellehumeur !... M. Bellehumeur !... dormez-vous ?... réveillez-vous !... Vous savez bien que vous n’avez pas de chambre ! Pendant tout ce temps, M. Bellehumeur se déshabillait le plus tranquillement du monde. – M. Bellehumeur !... M. Bellehumeur !... c’est moi !... Je suis M. Sagamité... Pan ! pan ! Pif !... paf !... Et M. Sagamité, en désespoir de cause, s’était mis à attaquer la porte à grands coups de talon de botte. – Mon Dieu ! M. Sagamité... vous allez réveiller tout le monde, disait madame Plumitif. Vous savez qu’il est sourd comme trente-six pots, ce terrible homme-là... Tenez, voilà déjà quelqu’un qui vient... C’est Mme Titiche avec Mlle Turlurette... Ah ! sainte croix bénite ! voilà bien qu’il arme ses pistolets !... L’entendez-vous, M. Plumitif ?... Il parle encore des Bostonnais... Pour le sûr, il va nous arriver malheur... Venez vous-en, M. Plumitif !... Je me meurs de peur... En ce moment, chers lecteurs, M. Fortuné Bellehumeur s’est tout à fait mis au lit, et aussitôt qu’il entend s’éloigner les époux Plumitif flanqués de maître Sagamité, il leur envoie, comme fiche de consolation, ces aimables paroles : – Bonsoir, mes très chers amis... Bonne nuit, monsieur et madame Plumitif... Bonsoir, M. Sagamité... Quel dommage que l’heure soit si avancée, sans cela je vous aurais priés d’achever la chanson, sans épinette, dont je n’ai encore entendu que le refrain : Ah ! quel nez ! ah ! quel nez... Et sur ce, lecteurs, M. Fortuné Bellehumeur enfonça son bonnet de nuit sur ses yeux, se rabattit la couverte jusqu’au dessus de la bouche, et ne tarda pas à dormir d’un profond sommeil. * * * Le lendemain, dès le point du jour, M. Sans Chagrin attelé et prêt à partir, hélait, de la rue, l’hôtelier, d’une voix à réveiller les morts. – On y va, monsieur... On y est... Nous voici !... Et M. Sagamité apparut, sur son perron, la carte à la main. En disant ces derniers mots, M. Fortuné-Désiré-Honoré Bellehumeur dit Sans Chagrin fouetta son cheval et partit comme un boulet de canon, riant dans ses barbes de la figure du pauvre Sagamité, et très content de toute sa personne, voire même de son nez ; car s’il est vrai, comme a dit le bonhomme Lafontaine « Que c’est double plaisir de tromper un trompeur », il doit être, je crois, au moins tout aussi doux de se moquer des gens qui se moquent de nous. |
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- FIN -
Biographie et autres contes de Paul Stevens. Pays : Canada | Corriger le pays de ce conte.Mots-clés : auberge | neige | noce | sourd | tempête | tromper | violon | Retirer ou Proposer un mot-clé pour ce conte. Proposer un thème pour ce conte. Signaler que ce conte n'est pas dans le domaine public et est protégé par des droits d'auteurs. © Tous les contes | Hébergé par le RCQ.
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